Et si la meilleure manière de retenir vos talents était… de leur donner envie de bouger ? La fidélisation des collaborateurs est aujourd’hui un défi majeur pour les RH. Pourtant, un levier puissant reste encore trop souvent sous-exploité : la mobilité interne. Alors que 60 % des collaborateurs préféreraient évoluer en interne [2], comment transformer cette aspiration en stratégie concrète pour fidéliser grâce à la mobilité interne ? Dans cette interview, notre expert Antoine Perruchot partage son analyse et ses conseils pratiques.
Mobilité interne : le nec plus ultra pour fidéliser vos talents
Selon une étude du cabinet Hays, 60 % des collaborateurs souhaitent évoluer en interne plutôt que de changer d’entreprise. Pourtant, en 2018, moins de 5 % des recrutements provenaient de la mobilité interne. Ce décalage montre que la mobilité interne reste largement sous-exploitée, alors qu’elle peut devenir un levier stratégique pour réduire le turnover, estimé à 15 % [1] en France.
En offrant des opportunités d’évolution dans un environnement connu, la mobilité interne permet de fidéliser les collaborateurs, renforcer leur engagement et valoriser les talents déjà présents dans l’entreprise.
Pour aller plus loin
Consulter notre article sur les chiffres de la mobilité interne
Vos collaborateurs : rester ou partir ?
- Développer ses compétences sans quitter l’entreprise : plus de 50 % des collaborateurs choisissent la mobilité interne pour continuer à progresser tout en minimisant les risques liés à un changement externe. Ils connaissent déjà la culture, les process et les valeurs de l’entreprise, ce qui favorise leur engagement et leur fidélisation.
- L’attrait pour la nouveauté : pour certains, la mobilité externe reste attractive car elle promet de nouvelles expériences, méthodes de travail, projets ou environnements.
- L’importance de l’attractivité salariale : 35 % des collaborateurs citent la rémunération comme critère de départ. Si la surenchère salariale est difficile à concurrencer, la mobilité interne peut compenser le besoin de nouveauté par de nouveaux challenges, missions ou responsabilités.
Parole d’expert : la mobilité interne peut apporter de la nouveauté
#1 : La mobilité verticale a ses limites
“Changer de poste juste pour changer n’est pas une fatalité”, explique Antoine Perruchot. La mobilité verticale, traditionnelle, permet d’évoluer hiérarchiquement, mais reste sélective et rare.
« Changer de poste juste pour changer n’est pas une fatalité en soi. Si l’envie de changement née d’un désir de découverte, partir n’est pas la seule option, et c’est même regrettable… Si les perspectives d’évolution interne le permettent, on peut très bien changer 5 fois de postes sans quitter son entreprise.
#2 La mobilité transversale : préparer les managers de demain
La mobilité interne transversale, en revanche, offre de nombreuses opportunités : découvrir de nouvelles équipes, missions, managers ou bureaux, tout en approfondissant la connaissance globale de l’entreprise. C’est un outil puissant pour fidéliser grâce à la mobilité interne et développer les futurs leaders.
La mobilité interne n’est pas qu’une affaire d’évolution professionnelle verticale et, d’ailleurs, c’est dans la transversalité qu’elle a son plein potentiel… Une mobilité interne transversale permet d’ouvrir sa vision et sa connaissance de l’entreprise… De préparer les managers de demain !
Selon Antoine Perruchot, la mobilité interne « transversale » offre également beaucoup plus de possibilités que la verticale.
Accéder à une mobilité transversale, c’est évoluer dans un éco-système différent tout en approfondissant la connaissance macro de son entreprise.
Les freins à la mobilité interne et comment les lever
Le premier frein est le manque de visibilité des opportunités internes : Dans de nombreuses entreprises, collaborateurs et managers ne connaissent pas toutes les offres internes, faute de communication ou de centralisation des annonces.
Bien qu’une grande majorité des entreprises déclarent inciter leurs collaborateurs à la mobilité interne, 2 collaborateurs sur 3 ne se sentent pas encouragés vers cette éventualité.
Le deuxième frein : on observe un manque de transparence et une forte concurrence avec le recrutement externe. En effet, certaines entreprises privilégient encore le recrutement externe, ce qui limite la perception de la mobilité interne comme une option réelle et motivante.
61% des collaborateurs estiment n’avoir pas assez d’opportunités proposées pour voir un bénéfice à la mobilité interne.
Quels outils pour faciliter la mobilité interne ?
Pour lever ces freins, les entreprises désireuses de se lancer dans la fidélisation des talents grâce à la mobilité interne peuvent mettre en place :
- des programmes de détection des talents et plans de succession,
- des dispositifs GPEC,
- des solutions collaboratives comme KEYCOOPT, permettant au collaborateur de piloter sa mobilité.
Ces outils donnent de la visibilité, de la transparence et permettent au collaborateur d’être acteur de sa carrière.
Les bénéfices supplémentaires de la mobilité interne
- Fidélisation durable des collaborateurs : Une politique de mobilité interne structurée renforce l’engagement et réduit le turnover en donnant aux collaborateurs des perspectives claires et motivantes.
- Valeur ajoutée pour le recrutement interne et la montée en compétences : Au-delà de la fidélisation, la mobilité interne facilite le recrutement interne, réduit le temps d’onboarding, augmente la motivation et permet aux collaborateurs de développer continuellement leurs compétences.
NORAUTO : quand mobilité interne rime avec succès
Certaines entreprises comme NORAUTO montrent qu’une stratégie bien pensée de mobilité interne peut transformer la fidélisation en véritable succès, tout en développant les talents en interne et en renforçant la culture d’entreprise.
Ce qu’il faut retenir
Pour fidéliser grâce à la mobilité interne, il ne suffit pas de proposer des postes : il faut les rendre visibles, accessibles et motivants. La mobilité interne transversale et verticale devient alors un levier puissant pour retenir les talents, développer les compétences et préparer les leaders de demain. Propre à l’entreprise et à ses collaborateurs, ces méthodes de fidélisation s’inscrivent dans une véritable politique de mobilité interne réfléchie, construite et déployée… Alors n’oubliez pas, vous avez aussi des cartes à jouer pour fidéliser vos collaborateurs grâce à la mobilité interne !
Sources
[1] Selon l’étude du groupe HAYS « Preparing for take-off »
[2] Selon l’étude sur les tendances en recrutement et les évolutions de la rémunération en 2019 – Cette étude de rémunération a été élaborée grâce à un panel constitué, à l’échelle nationale, de plus de 5 000 candidats et clients de HAYS. https://cloud.email.hays.com/FR_Etude_de_remuneration2019. L’étude dévoile dans un 1er temps les tendances de recrutement pour ensuite se focaliser sur les rémunérations sur plus de 20 secteurs d’activité. Lors de l’étude, le cabinet HAYS a également interrogé candidats et entreprises sur la mobilité interne et l’activité freelance afin d’en tirer les tendances 2019